Né à Montréal en 1944, Yves Simard débute ses études en design graphique à l’École des beaux-arts de Montréal, qui vient de s’affilier à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Sous la recommandation de son maître Henry Eveleigh, Yves décide de parfaire sa formation et s’inscrit au Royal College of Art de Londres.

Les premières années de sa carrière se déroulent entre Paris et Londres, où il travaillera notamment comme directeur artistique pour The Conran Design Group. Il revient à Montréal en 1976 et fait un bref séjour au bureau de Cabana Séguin.

C’est en 1978 que sa carrière prend véritablement son envol, lorsque Cossette lui propose de se joindre à Jean-Jacques Stréliski pour diriger son service de création.

Les campagnes créées chez Cossette par Yves et son équipe, notamment pour Renault, Provigo, Club Med et Bell Canada, marquent l’imaginaire des Québécois par leur simplicité, leur humour et leur pertinence. Cossette domine outrageusement tous les concours de création du Publicité Club de Montréal durant les années 80 et se fait aussi remarquer à l’étranger. La publicité télé désignée comme« le bureau volant », pour le compte d’Air Canada, mérite à Yves un Lion à Cannes, une première pour une agence québécoise.

En 1988, avec ses collègues Michel Ostiguy et André Beauchesne, il quitte l’agence Cossette pour fonder Bos. La petite agence remporte rapidement du succès et affirme son caractère avec des clients qui partagent le même engagement envers la création rigoureuse et sans compromis.

Yves Simard décède en 1991 des suites d’une longue maladie. Il aura travaillé jusqu’à la fin en démontrant sa passion et son plaisir de créer.

Au-delà de ses campagnes remarquables, Yves Simard aura été un guide et un maître d’une grande générosité pour de nombreux designers et publicitaires. Roger Gariépy, qui lui a succédé à la direction de création chez Bos, affirme : « Il était toujours disponible pour écouter ou conseiller ceux qui le lui demandaient. “Pour être un bon créatif, disait-il, il faut que tu sois meilleur en médias que ton directeur médias, meilleur en stratégie que ton responsable client.” Avant tout, j’ai toujours considéré Yves comme mon directeur création, et pourtant je n’ai jamais travaillé avec lui. »

Comme l’écrivait Jean-Pierre Nicaise  dans Le Devoir au lendemain de son décès : « Yves Simard n’avait aucun goût pour le bruit, le clinquant, le maquillage, l’hypocrisie ou le discours. Il avait retenu l’enseignement de la qualité et travaillait sur ces deux valeurs fondamentales des Québécois qu’on met bien peu en exergue : la dignité et l’esprit d’enfance. »

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