Arthur Gladu est né en 1918 dans un quartier défavorisé du centre-sud de Montréal, connu à l’époque comme le « Faubourg à m’lasse ». Doué pour le dessin, il est encouragé à continuer dans cette voie par le peintre Paul-Émile Borduas, son enseignant à l’école primaire. Après des cours du soir à l’école des Beaux-Arts, il obtient au début des années 1930 son diplôme de la section de typographie de l’École technique de Montréal.

Ses premières expériences de travail l’amènent notamment, sort outrageux pour l’anticlérical qu’il était, à collaborer au Canada ecclésiastique et à la mise en pages de La Flore laurentienne du frère Marie-Victorin. En 1940, il est mobilisé au sein de l’Armée canadienne, sort tout aussi outrageux pour l’antimilitariste qu’il était. Après la capitulation allemande de mai 1945, il est envoyé en Allemagne dans l’unité Film and Photo de l’armée canadienne, où on lui assigne la mission de monter l’atelier d’impression du journal de l’armée, ce qui l’amène à parcourir l’Allemagne dévastée à la recherche de pièces d’équipement.

Au cours de sa carrière, il est invité à l’École Estienne de Paris et à l’Institut de Polygraphie de Moscou; il contribue également en 1960 à l’organisation de l’Imprimerie nationale de Cuba. Membre honoraire de la Société des graphistes professionnels, il agit comme conseiller des Hebdos du Canada pendant quinze ans. Il est cosignataire en 1948 du manifeste « Prismes d’Yeux », avec, entre autres, Alfred Pellan, Jacques de Tonnancour et le graveur Alber tDumouchel, qui est demeuré son collaborateur et ami pendant vingt-cinq ans.

Homme de culture et de convictions, Arthur Gladu a participé activement aux grands courants qui ont marqué son époque et influencé plusieurs générations d’étudiants en design graphique.

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